formation,  shiatsu

Et moi qui suis praticienne, quelle est mon expérience?

Ma pratique de Shiatsu… en tant que Shiatsushi!

Quand on évoque le Shiatsu, on pense bien sûr au receveur, au Jusha, pour les intimes!

Les bénéfices relatifs à cet art du toucher japonais ne sont plus à démonter, en atteste la progression rapide vers une reconnaissance officielle, en France.

Cette tradition asiatique du toucher ne peut être qu’efficace, puisqu’elle a traversé les siècles et les kilomètres! Cependant, le pouvoir du Shiatsu est principalement décrit du côté de celui qui reçoit, mais qu’en est-il du Shiatsushi?

Ça parait évident que tout acte thérapeutique agit sur l’aidé et l’aidant. Néanmoins, chaque « facilitateur de santé » nourrit ses propres motivations pour exercer. Je ne vais pouvoir parler que des miennes!

A la base, je suis une littéraire. Pour rien au monde je n’aurais manqué un cours de français au lycée, j’avoue avoir même été contente de redoubler la 1ère, car j’ai gardé la prof qui m’a le plus marquée par son côté « réveille ta conscience »! Et entre autre, j’ai un souvenir très précis des études de texte de Pascal et Montaigne. Ces deux philosophes ont su me questionner sur la réelle nature de mes actions : obtenir une reconnaissance? ou, surtout, remplir un vide anxiogène? Et le fameux adage « aide ton prochain », à quoi rime-t-il? Attention à ne pas se leurrer, disait Montaigne, c’est surtout pour soi qu’on aide les autres, pour se guérir, ou se donner de l’importance, ou pour ne surtout pas se rencontrer, …

En outre, j’ai baigné dans une famille de psychiatre et assistante sociale, alors les dessous de rideaux, je les connais!

Cabinet de Shiatsu à Toulouse, Minimes
Sophie Alet

Je m’étais juré de ne pas choisir une voie de soin, donc je me suis orientée vers l’enseignement, les voyages, la culture…

Et j’ai rencontré le Shiatsu!

Longtemps je n’ai pas considéré cette exploration comme pouvant déboucher sur une voie professionnelle, mais j’ai « amerri » à Paris en 2009 pour passer la certification FFST, comme le surfeur déposé sur la grève après un des plus beaux rouleaux de sa vie!

J’ai vécu l’apprentissage du Shiatsu avec bonheur et délectation. Les week-ends qui s’enchainent, qui s’intensifient, de points de pression en goûters chaleureux avec les autres stagiaires, peu à peu j’ai trouvé une famille! Pas besoin de grands discours pour connaitre l’autre quand on le touche en Shiatsu. C’est comme si on avait un accès direct à sa nature secrète, à la force de sa vulnérabilité… L’amitié sincère, puissante, fidèle, se tisse au fur et à mesure des tatamis à déplacer, des pratiques hésitantes dans les salons encombrés des uns et des autres, des sourires et soupirs de bien-être, des yeux qui tardent à se rouvrir après un échange de Shiatsu…

Malgré les questions des collègues pendant les révisions pratiques, les petites erreurs de trajet, les doigts parfois moites, un peu raides, tout cela disparait assez vite pour entrer dans une dimension extra-ordinaire.

Et ça, qu’on soit Jusha ou Shiatsushi! Quand le silence se fait et qu’on accepte ce qui est, juste là, avec le degré d’aisance et de connaissance de chacun, quand on habite complètement sa place, sans jugement, sans question… Une magie opère. Assez indescriptible, mais tout ceux qui sont passés entre les mains de ce mystère savent très bien de quoi je parle.

Et c’est exactement pour cette raison que le Shiatsu s’est imposé comme une évidence dans ma vie professionnelle. Plus je pratique, et plus je laisse la chance à cet état d’intervenir. Chaque séance est une opportunité de le rencontrer. Cette aide sans parole m’a complètement séduite!

Evidemment, ça n’arrive pas à chaque fois, cependant les conditions préalables pour entrer dans cette communication avec l’autre, avec le Ki (?) est fabuleuse : est-ce que je suis assez détendue? Stable sur tous mes appuis? Je respire lentement, profondément? Mes pouces sont-ils bien placés? Mon Hara est-il ajusté à la ligne du méridiens travaillé? Ah, et encore, suis-je détendue? Et ma respiration? etc….

Parfois, je reste uniquement sur ce chemin… Parfois même, je suis envahie par les doutes…

« Suis-je la bonne interlocutrice pour cette personne? Un psy ou un ostéo serait sans doute plus efficace…. Ah zut, j’aurais dû réviser tel et tel point sur ce méridien, car peut-être je passe à côté de ce qui aurait pu l’aider vraiment! »

Et puis une autre voix me guide… Rappelle-toi, Sophie, que notre pratique se base sur une tradition vieille comme le monde, qui a fait ses preuves en matière de psychologie ou de libération articulaire…. Et en Shiatsu, nul besoin d’en connaitre autant que les acupuncteurs, ce qu’on cherche, c’est l’écoute de la circulation du Ki dans les méridiens. « Bilan énergétique et traitement, simultanément », disait Masunaga Sensei!

Et là, soudainement, tout devient facile, fluide, évident.

Je jette un oeil sur l’horloge et regrette que le temps passe si vite.

Chaque séance de Shiatsu est une occasion de se détendre, de se concentrer, de préciser, de s’alléger, d’approfondir, de rester jeune, en somme!

Et tous les Shiatsu offrent une porte unique vers cette écoute puissante du laisser faire, du laisser agir, espace temps durant lequel « ça » se répare! La communion des énergies transcende les individus, et, j’ose espérer, se diffuse au-delà du temps/lieu de pratique…

Merci, ô les anciens chinois, les sensei japonais, les étudiants/chercheurs/professeurs français de m’avoir donné l’accès à cet art ancestral du toucher… Chaque jour la porte s’ouvre sur le mystère de vie, et donne un sens à la mienne!

Cabinet Shiatsu Toulouse, Minimes, Sophie Alet

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