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Shiatsu et spiritualité

« Le praticien est un artiste et un savant au cœur généreux. La Tradition l’a initié au mystère et il se tient devant la porte de toutes les merveilles. Sa main se dirige d’elle-même vers les lieux du corps où, dans le croisement des souffles, s’enracine les Esprits (Shen, Po, Hun, Zhi et Yi).  Habile et secourable, cette main est toute abandonnée à l’inspiration des Esprits qui se tiennent à demeure dans le praticien. Le toucher s’opère à la rencontre des souffles d’un receveur dont on a reconnu la condition.

La condition du receveur est affectée par le déséquilibre du sang et des souffles. Le rapport Yin/Yang est faussé. Par l’effet d’attaque externe, prolongée en atteinte interne par une déficience de l’intime ou par un excès, le réveil d’un mal rampant, des souffles, dits en excès ou en insuffisance, ont tendance à s’installer et à créer une situation pathologique.

Mais tout n’est pas perdu ! Le praticien vous aidera à sortir, et par vous-même, de votre mal. Il vous assistera en allant «  interrogez le nid, questionnez le souffle ». L’expression est de Victor Hugo (Le Satyre)

Il parviendra aux enracinements de la vie.

Les gestes du praticien de Shiatsu sont éclairés par son attitude intérieure de calme émotionnel.
Cultiver l’enracinement aux Esprits.

Le praticien, d’une main rendue acérée et précise par la tenue de son cœur vide et serein, se laisse guider par ses propres Esprits, Il sollicite le Ciel/Terre aux nœuds où la vie naît de leurs influx croisés.

Alors sont chassés les souffles pervers, dont toute l’ambition est de venir plus avant. Les souffles réguliers, orthodoxes, se laissent rameuter ; les essences ébranlées et prêtes à quitter se ressaisissent. Les esprits qui s’en étaient allés retournent, réajustent les rênes.

Le receveur oublie qu’il a été malade. Il baigne maintenant dans la douce chaleur et la lumière. La vivacité jaillit et elle s’épanche. L’homme redevenu sain a le visage détendu, les traits reposés, la mine réjouie ; la démarche est alerte, le geste est prompt mais sait se retenir ; l’esprit est rapide mais composé, le propos est censé et ouvert, la volonté prête à tout.

Par la radiance de ses esprits est rendue manifeste la rénovation d’un vivant ».

Claude Larre et Élisabeth Rochat de la vallée

Les mouvements du cœur – psychologie des Chinois

édition Desclée de Brouwer